Nous développions, dans un article précédent, un phénomène plutôt déstabilisant : les taux de testostérone des hommes en 2019 serait de 20% inférieurs à ce qu’ils étaient dans les années 80. Les causes de cette perte de virilité serait due à la monté en puissance des cas d’obésité, mais également à la pollution, tous deux responsables d’une augmentation proportionnelle des taux d’œstrogènes, notamment par le biais de l’aromatase. Mais qu’est-ce que l’aromatase ? Explications.
DÉFINITION DE L’AROMATASE
L’aromatase est une enzyme impliquée dans la production d’œstrogènes, et qui agit en catalysant la conversion de la testostérone (un androgène) en estradiol (un œstrogène). L’aromatase se trouve dans les cellules productrices d’œstrogènes des glandes surrénales, des ovaires, du placenta, des testicules, du tissu adipeux (gras) et du cerveau.
LES HOMMES ET LES OESTROGÈNES
Les niveaux de testostérone diminuent naturellement à mesure que les hommes vieillissent, mais il est important de comprendre que ce déclin ne représente que la moitié de l’équation. Quand le taux de testostérone d’un homme est plus faible, il subit également une augmentation proportionnelle des œstrogènes. Et ensemble, ces changements hormonaux provoquent des symptômes indésirables.
Des taux proportionnellement inverses
Il est utile de savoir que plus la testostérone est basse, et plus les œstrogènes s’élèvent. Saviez-vous qu’un homme de 60 ans a plus d’œstrogènes circulants dans son sang qu’une femme du même âge? Il existe de nombreux facteurs qui contribuent à une augmentation de l’œstrogène à mesure que les hommes vieillissent, dont les enzymes et le stockage des graisses.
Le danger du tissu adipeux
Puisque les niveaux de testostérone diminuent, les hommes prennent du poids plus facilement…et le tissu adipeux aime stocker les œstrogènes. Le cercle vicieux ! Un autre facteur important est l’activité d’une enzyme dans l’organisme appelée aromatase. Cette enzyme, que l’on trouve dans le tissu adipeux, convertit la testostérone en œstrogènes. L’aromatisation est en réalité un processus naturel qui permet aux hommes de bénéficier des bienfaits de cette hormone féminine. En petites quantités, l’œstrogène protège les os et limite donc les troubles dégénératifs tels que l’ostéoporose. Mais la plupart des hommes vieillissent "mal", prennent trop de poids, ce qui augmente anormalement l’activité de l’aromatase. S’en suivent une baisse prononcée de la testostérone, des phénomènes inesthétiques tels que la gynécomastie (croissance de la glande mammaire), la prise de graisse abdominale, une baisse de la libido, une perte de force, de masse musculaire et d’énergie.
LES FACTEURS EXTÉRIEURS
L’alimentation
Un autre facteur dans la connexion œstrogène-testostérone ? Les œstrogènes présents dans notre nourriture. Ces hormones, comme l’estradiol, sont stockées dans les aliments comme la viande et les produits laitiers, et peuvent contribuer au déséquilibre hormonal. Aussi, l'augmentation de la consommation de soja est problématique, car il contient des phyto-oestrogènes qui déséquilibrent le système endocrinien.
Les perturbateurs endocriniens
Autre facteur important, le nombre croissant de perturbateurs endocriniens dans l’environnement, en particulier un groupe appelé xénoestrogènes. Ces perturbateurs hormonaux imitent l’œstrogène, et ils s’accumulent également dans le corps en se stockant dans les cellules graisseuses. On a établi un lien entre les xénoestrogènes et le cancer des testicules, l’infertilité, la puberté précoce, et plus encore. Les chercheurs ont étudié comment les niveaux moyens de testostérone chez les hommes ont diminué au fil des ans, et les perturbateurs hormonaux sont blâmés pour les niveaux totaux de testostérone chez les hommes chutant d’environ 22 pour cent entre 1987 et 2004.
Autres facteurs
Les œstrogènes sont impliqués dans le métabolisme du glucose, et des niveaux normaux peuvent participer à la réduction du stockage excessif de graisse et à la résistance à l’insuline, qui peuvent tous deux contribuer à l’inflammation chronique. Toutefois, la relation entre l’insuline et l’œstrogène est quelque peu complexe. L’insuline aide notre corps à synthétiser l’œstrogène et la testostérone. Puisque l’œstrogène joue un rôle dans le métabolisme du glucose, de trop faibles niveaux peuvent conduire à aggraver la résistance à l’insuline. Chez les hommes et les femmes, des niveaux élevés d’insuline peuvent augmenter l’aromatase, ce qui augmente la conversion de la testostérone en œstrogène. D’où l’importance de surveiller son alimentation et ses taux endocriniens par le biais d’analyses, afin que conserver un équilibre hormonal favorable à une bonne santé.
COMMENT OPTIMISER SA TESTOSTÉRONE?
Réduisez votre stress
Le stress chronique peut perturber l’axe HPA et contribuer à l’inflammation et aux déséquilibres hormonaux, d’où l’importance de bien savoir gérer son stress. La méditation et le sommeil sont de bons points de départ. Vous pouvez également essayer certains remèdes à base de plantes comme le Ginseng, le Rhodiola et l’Ashwagandha, qui sont des plantes adaptogènes pouvant augmenter le cortisol quand il est faible et le diminuer quand il est trop élevé. Aussi, prendre du magnésium et du zinc (ZMA) avant de dormir favorise un sommeil plus profond et plus réparateur.
Stabilisez votre glycémie
Le magnésium, l’extrait de thé vert et l’acide alpha-lipoïque peuvent aider à combattre la résistance à l’insuline et à stabiliser votre glycémie. Assurez-vous de manger des glucides de qualité, riches en fibres et à l’index glycémique bas. Fuyez les sucres raffinés. Un bon sommeil est également important pour contrôler les taux de glucose.
Éliminez les aliments pro-inflammatoires de votre alimentation
Limitez les aliments inflammatoires comme les huiles de graines industrielles et les sucres raffinés. Et, encore une fois, vous devriez également éviter le soja, un phytoœstrogène (un œstrogène dérivé de plantes) dont l’impact sur le corps est immédiat. Enfin, assurez-vous que votre alimentation inclut le cholestérol alimentaire, qui est un précurseur de toutes les hormones.
Detox du foie
Pour assurer un bon métabolisme hormonal, la désintoxication du foie est cruciale. L’extrait de chardon-Marie, par exemple, aide à réguler le métabolisme des œstrogènes. Consommez, à intervalle régulier, des compléments alimentaires pour protéger et nettoyer le foie.
Prenez soin de vos intestins
Le maintien d’un intestin sain avec un microbiote riche et bio-diverse soutient le métabolisme des œstrogènes (probiotiques). Réduire l’inflammation intestinale et réparer une fuite intestinale sont d’autres étapes importantes.
Évitez les perturbateurs endocriniens
Les toxines qui perturbent notre système endocrinien doivent être évitées à tout prix. Cela inclut les plastiques sans BPA et BPA, les phtalates, le soja…
EN CONCLUSION
Un bon équilibre hormonal est la porte d’entrée vers une bonne santé et une forme optimale. Faites le point sur votre alimentation, surveillez votre poids, prenez soin de votre système digestif et de votre foie. Et lorsque vous sentez une baisse d’énergie qui pourrait être liée à une baisse de testostérone, sachez que les stimulants hormonaux proposés par les marques de compléments alimentaires ne sont pas des placebos ! Ils peuvent réellement vous aider à normaliser vos taux de testostérone tout en réduisant l’activité de l’aromatase.
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