Le cannabidiol est l’un des cannabinoïdes présent dans le cannabis, mieux connu sous le nom de CBD. Il fait partie des 104 composés chimiques que l’on trouve dans la plante de cannabis ou de marijuana. Le tétrahydrocannabinol (THC) est le principal cannabinoïde psychoactif présent dans le cannabis, celui que l’on consomme de façon récréative pour se sentir "défoncé". Contrairement au THC, le CBD n’est pas psychoactif. Il ne provoque pas d’accoutumance et ne provoque pas de sensation d’euphorie ou de "défonce". De plus, la science lui confère des propriétés thérapeutiques, notamment dans le traitement de la douleur chronique ou de l’anxiété.
LA RECHERCHE ET LE CANNABIS (CDB)
Les recherches scientifiques sur le cannabis thérapeutique sont probantes et certaines propriétés du CBD ont déjà été validées.
Le CBD peut soulager la douleur
La marijuana est utilisée pour traiter la douleur depuis des centaines d’années. Plus récemment, des scientifiques ont découvert que certains de ses composants, dont le CBD, étaient responsables de ces effets analgésiques. Le corps humain possède en effet un système endocannabinoïde (ECS) qui est impliqué dans la régulation d’une variété de fonctions dont le sommeil, l’appétit, la douleur et la réponse du système immunitaire. Le corps produit des endocannabinoïdes, des neurotransmetteurs qui se lient aux récepteurs cannabinoïdes dans notre système nerveux. Les études ont démontré que le CBD pouvait aider à réduire la douleur chronique en affectant l’activité des récepteurs endocannabinoïdes, réduisant ainsi l’inflammation en interagissant avec les neurotransmetteurs.
Le cannabis pourrait réduire l’anxiété et la dépression
L’anxiété et la dépression sont des troubles de santé mentale courants qui peuvent avoir des effets dévastateurs sur la santé globale et le bien-être. L’anxiété et la dépression sont habituellement traitées avec des médicaments, qui peuvent provoquer un certain nombre d’effets secondaires comme la somnolence, l’agitation, l’insomnie, la dysfonction sexuelle et les maux de tête.
Dans une étude, 24 personnes souffrant de troubles d’anxiété sociale ont reçu soit 600mg de CBD, soit ou un placebo, avant un test d’élocution publique.
Le groupe ayant reçu le CBD a vu son anxiété, son inconfort et ses troubles cognitifs réduire durant sa performance d’élocution, tandis que le groupe placebo n’a noté aucun changement.
Ces qualités sont liées à la capacité du CBD à agir sur les récepteurs du cerveau pour la capture de la sérotonine, un neurotransmetteur qui régule l’humeur et le comportement social.
Le CBD peut atténuer les symptômes liés au cancer
Le CBD peut aider à réduire les symptômes liés au cancer et aux effets secondaires liés au traitement par chimiothérapie comme les nausées, les vomissements et la douleur.
Une étude a examiné les effets du CBD et du THC chez 177 personnes souffrant de douleurs liées au cancer et qui n'étaient pas soulagées par les analgésiques.
Les personnes traitées avec un extrait contenant du CBD et du THC ont connu une réduction significative de la douleur par rapport à ceux qui avaient seulement reçu de l’extrait de THC.
Le CBD peut également aider à réduire les nausées et les vomissements provoqués par la chimiothérapie, qui sont parmi les effets secondaires les plus courants et invalidants chez les personnes atteintes de cancer.
LA FRANCE ET LE CANNABIS THÉRAPEUTIQUE
La réglementation sur le cannabis thérapeutique connaît un assouplissent en France. En effet, suite aux recommandations d’un comité d’experts indépendants, l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) s’est récemment montrée favorable à la conduite d’une expérimentation sur le cannabis et ses dérivés à des fins thérapeutiques. Le cannabis thérapeutique offrirait une alternative prometteuse aux traitements traditionnels parfois désuets et inefficaces chez certains sujets.
Les objectifs de l’expérimentation sont de vérifier la pertinence et la véracité des propositions du comité d’experts suite à l’étude réalisée sur le chanvre. Si l’expérimentation se révèle efficace, de nombreuses mesures et normes devront être mises en place afin d’encadrer la production de cannabis thérapeutique. Le mode de prescription, de distribution et de commercialisation devront aussi faire l’objet de débats. Les experts indépendants mandatés par l’ASNM prévoient de se réunir au cours de cette année 2019 pour tenter de répondre à ces nombreuses questions.
Cependant, il est utile de préciser pour les enthousiastes précoces que la consommation de cannabis récréative est d’ores et déjà éliminée de la conversation, notamment à cause de la toxicité qu’elle engendre.
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Sources :
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3079847/
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19896326
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16983116